C'est le titre provisoire d'un travail que je mène en ce moment et dont je présente ici les grandes lignes.
Mon point de départ
Les avancées de l’intelligence artificielle (IA) et des
neurosciences remettent sur le devant de la scène une très vieille histoire,
celle de l’homme-machine, pour reprendre le titre d’un ouvrage célèbre de La
Mettrie. Au fond tout se passe comme si
l’on voulait se débarrasser de l’humanité de l’homme, en le réduisant à une
machine cybernétique ou à un amas de neurones. Les « IA génératives »
et autres « robots conversationnels » d’un côté, les neurosciences
cognitivistes, les neurosciences pour devenir un bon leader, les neurosciences
pour tout ce que nous désirons, de l’autre, voilà des « modes » qui
sont lourdes de menaces, mais ne tombent pas du ciel. Nous avons affaire à deux
phénomènes parmi les plus saillants qui expriment une histoire pluriséculaire,
qui fut d’abord celle de l’Europe occidentale pour se généraliser aujourd’hui
au monde entier. Plutôt que détailler une critique de l’IA ou déterminer les
limites de la raison neuroscientifique, il m’a semblé plus judicieux de
chercher à donner un tableau historique et culturel, permettant d’expliquer pourquoi
nous tenons tant, sinon à devenir des machines, du moins à nous comporter comme
des machines.