§175
Les enfants sont des êtres libres en eux-mêmes,
et la vie est l'existence immédiate de cette seule liberté, ils
n'appartiennent donc ni aux autres ni aux parents comme des choses. Leur
éducation a la détermination positive, eu égard à la relation
familiale, que la réalité morale soit portée en eux à la sensation
immédiate, encore sans opposition, et que leur coeur, dès le fon-dement
de la vie morale, ait vécu sa première vie dans l'amour, la confiance et
l'obéissance, - mais ensuite, eu égard au même rapport, elle a une
détermination négative, qui est d'élever les enfants, à partir de
l'im-médiateté naturelle dans laquelle ils se trouvent à l'origine, à
l'autonomie et à la personnalité libre, et de là à la capacité de sortir
de l'unité naturelle de la famille. R. Le rapport d'esclavage
des enfants romains est l'une des institutions les plus dégradantes de
cette législation, et cette privation offensante de la réalité morale
dans leur vie la plus intime et la plus tendre est l'un des facteurs les
plus importants pour comprendre le caractère historique des Romains et
leur orientation vers le formalisme juridique. - La nécessité pour les
enfants d'être éduqués est chez eux comme le sentiment propre d'être
insatisfaits en eux-mêmes tels qu'ils sont, - comme la tendance à
appar-tenir au monde des adultes, auquel ils aspirent comme à une
réalité plus haute, le souhait de devenir grands. La pédagogie par le
jeu prend déjà l'élément enfantin comme quelque chose qui vaut en
soi-même, le donne aux enfants tel quel, et rabaisse pour eux ce qui est
sérieux et se rabaisse elle-même dans la forme enfan-tine, assez
méprisée par les enfants eux-mêmes. Dès le moment qu'elle est forcée, en
ce qui concerne ces enfants, dans l'état d'inachèvement où ils se
sentent, de les représenter plutôt comme finis, et de le rendre en cela
satisfaits, - elle dérange et pervertit ce qui est leur vrai besoin à
eux, et leur meilleur besoin, et elle produit, d'une part, l'absence
d'intérêt et l'esprit borné à l'égard des rapports substantiels du monde
spirituel, d'autre part, le mépris des êtres humains, puisque,
lorsqu'ils étaient enfants, ceux-ci se sont présentés à eux d'une façon
enfantine et méprisable ; enfin elle produit la vanité et la présomption
qui se repaît de sa propre excellence.
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