L’appel de 200 hommes mâles des arts, du spectacle et autres lieux réservés aux gens bien, émus par les faits terribles révélés par l’affaire Pélicot, est tout à la fois indécent et grotesque.
Indécent parce qu’ils saisissent un drame terrifiant pour le rabattre sur la « domination masculine » en général. Droguer sa femme pour la faire violer par une cinquantaine d’abrutis recrutés par petites annonces, ce n’est tout de même pas comme mettre une main au fesses ou siffler une fille dans la rue. Le vocabulaire de la « domination » archi-usé par les « intersectionnels » de tous poils, montre une fois de plus qu’il n’a aucune fonction critique, mais sert à tout mélanger et à interdire le jugement. La conséquence, non voulue, on l’espère, de cette confusion, c’est que si tout se vaut, rien ne vaut. Et donc, ce qu’a subi Gisèle Pélicot est réduit à toutes les manifestations de « machisme » et on instille l’idée atroce que « ce n’est pas si grave que ça. »