Au détour d'un passage sur le langage et son rôle dans l'institution de la division psycho-somatique, on peut lire ceci:

(...) le corps est objet du savoir scientifique (tel que les sciences modernes l’ont développé) et qu’en même temps, en tant qu’objet de la vie de la représentation, il appartient à la logique de la représentation. Le pas de côté pour sortir du malentendu religieux ou positiviste consiste à prendre acte de la dualité du savoir scientifique: savoir sur la positivité du mesurable et savoir sur les montages dogmatiques. Le savoir sur le métabolisme et les processus biochimiques du cerveau n’apporte aucun éclairage sur la pensée, sur l’esthétique ou l’éthique qui relèvent de l’univers dogmatique de la vie des sociétés. (p.83)

Rien de plus juste. La conception prétendument matérialiste(*) qui réduit l'esprit au corps et la vie humaine à la survie darwinienne élimine tout simplement le réel, c'est-à-dire l'existence de l'homme comme "zoon politikon".

(*) Je dis "prétendument matérialiste". Je me suis expliqué sur les impasses du matérialisme réductionniste ou éliminativiste en philosophie de l'esprit dans La matière et l'esprit (Armand Colin, 2004)