lundi 19 mai 2025

Mourir, un nouveau droit !


Lors d’un échange sur « les réseaux sociaux », à mon post dénonçant le projet de loi légalisant l’euthanasie, j’ai reçu de nombreuses réponses, toutes révélatrices de l’ambiance « morale » de notre temps.

samedi 17 mai 2025

Marx était-il écolo? (Conférence à l'association "Les Remparts" - Avallon

 Conférence du 16 mai 2025.


Je voudrais citer en exergue cette phrase de Jean Vioulac dans Métaphysique de l’anthropocène :  « Marx avait dit que les révolutions sont la locomotive de l’histoire mondiale . Mais il se peut que les choses se présentent tout autrement . Il se peut que les révolutions soient l’acte par lequel l’humanité qui voyage dans ce train tire les freins d’urgence. »

La question que nous nous posons ce soir est au fond de savoir si Marx peut nous être utile pour réfléchir à la crise de l’anthropocène dans laquelle nous sommes entrés ou si on peut laisser son œuvre à la « critique rongeuse des souris ».

Pour écouter la conférence, cliquer ici

lundi 5 mai 2025

Individu et individualisme

Il est de bon ton de dénoncer l’individualisme de la société moderne, lequel serait la cause de la plupart des maux qui nous frappent. Mais cette rengaine ne nous aide pas à comprendre les crises auxquelles nous sommes confrontés.

lundi 28 avril 2025

En finir avec la modernité ?

Pierre Legendre fait des remarques sur la Shoah qui devraient nous interpeller. Nous manquerions la dimension institutionnelle de la Shoah en la réduisant à l’extermination des Juifs par les nazis. Il faut s’interroger sur la dimension la plus fondamentale de cette entreprise qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire connue.

vendredi 25 avril 2025

De l'existence du monde

Le monde n’existe que pour un sujet qui le perçoit, l’organise et se situe dans ce monde et même au centre de ce monde. Le monde en soi est une abstraction, vide de sens, en vérité. Elle peut se ramener à l’ensemble des phénomènes qui peuvent être subsumés sous des lois régulières, mais ce n’est pas un monde.

Droits des trans?

 Jadis, on disait que le Parlement britannique peut tout faire, sauf changer un homme en femme. La Cour suprême du Royaume-Uni vient de confirmer cet adage en arrêtant qu’un homme est un homme et une femme est une femme et que la distinction était fondée biologiquement – les chromosomes XY et XX sont donc considérés comme des marqueurs fiables du sexe d’une personne. Les honorables juges ont donc statué que ce qui est réel est réel et ce qui n’est pas réel ne l’est pas, nouvelle version du vieil adage du philosophe grec Parménide, « l’être est, le non-être n’est pas ».

samedi 19 avril 2025

Sur l"humanisme (III). Renaissance

 La Renaissance et l’humanisme semblent ne faire qu’un. Mais il faut se garder d’aller trop vite dans cette identification ; la Renaissance n’est pas toute humaniste et cet humanisme lui-même a des figures variées. L’humanisme italien et bientôt européen commencerait à l’aube de la Renaissance. Il est déjà désigné sous ce nom par Pétrarque et Boccace. Mais si on s’accorde pour y voir un ensemble de traits culturels et esthétiques relativement homogènes, on a beaucoup de difficultés à isoler un corps de doctrines morales, philosophiques et politiques ayant une consistance certaine. Les études sur l’humanisme renaissant ne manquent pas et on retiendra singulièrement les travaux d’Eugenio Garin. On connaît des approches de la philosophie de la Renaissance – par exemple celle de Maurice de Gandillac dans l’histoire de la philosophie de l’édition de la Pléiade ou celle d’Ernst Bloch[1].

mardi 1 avril 2025

Devenir des machines. Recension

Dans la revue Eléments, avri-mai 2025 n°213:

La technique, espoir ou danger ? On a déjà beaucoup écrit sur ce thème, et ce n'est pas fini. La question majeure, aujourd'hui, est celle du grand remplacement de l'homme par la machine. Comment passe-t-on d'un monde où l'outil prolonge la main à un monde où c'est la main qui prolonge l'outil ? La position critique de Denis Collin, proche de celle de Bernard Charbonneau ou de Günther Anders, est indissociable de son anticapitalisme, et c'est ce qui en fait l'intérêt. « La Machinerie, écrit-il, est le corps du capital et son âme est le fétiche par excellence, l'argent. » La dynamique du capital équivaut en effet au triomphe du «sujet automate », si semblable au marché libéral conçu comme une « société automatique » et autorégulée où les équilibres s'établissent d'eux-mêmes grâce à des mécanismes spontanés. Bien avant L'homme-machine de La Mettrie (1748), la science galiléenne visait déjà à réduire le vivant à ses composants inertes. Tel est aussi l'objectif du transhumanisme, quand il affirme que l'intelligence artificielle (qui n'est en réalité qu'une raison calculatoire : vitesse de calcul + capacité de mémoire) constitue une promesse d'autant plus crédible que le cerveau humain n'est lui-même qu'une machine. La conception machinique de la conscience et de l'esprit telle que la posent les neurosciences aboutit en dernière analyse àexpulser la nature et la vie du monde des humains. La rédemption de l'« homme augmenté » par le métissage neuronal apparaît ainsi comme l'annonce d'une société dominée par une caste nouvelle gonflée d'une volonté de puissance caricaturale qui, bien entendu, se réclame de l'élan faustien pour dénoncer les « romantiques » et les « néo-luddites ». Rappelons que dans le second Faust (acte V), on voit sans surprise Faust se rallier aux méthodes d'exploitation capitaliste.

Il ne faut pas se plaindre d'avoir perdu son âme quand on l'a déjà vendue

Alain de Benoist.

Denis Collin, Devenir des machines : 400 ans de soumission de l'homme à la machine, Max Milo, 319 p„ 21,90€.

  

mardi 25 mars 2025

Sur l'humanisme (II): Antiquité de l’humanisme

Zénon de Kition

La sagesse des Anciens n’est plus, au mieux, qu’un objet d’études pour érudits définitivement dépassés par le mouvement de l’histoire quand il ne s’agit pas d’horribles nostalgiques du patriarcat blanc dont tous les auteurs anciens seraient des archétypes. Le jeunisme est l’attitude la plus généralement défendue dans une époque où le progrès est incontesté et incontestable. Le progressiste est l’homme qui vous dit : avant ne vaut plus rien et ce sera bien mieux après. Selon une anecdote célèbre, Thalès, scrutant les étoiles ne regardait pas où il mettait les pieds et tomba dans un puits. Le progressiste, semblable à Thalès, ne regarde pas à ses pieds et tombe proprement dans un trou après avoir crié « on n’arrête pas le progrès ».

lundi 24 mars 2025

Sur l'humanisme (I) Introduction

Introduction


Dans les années 1960 et 1970, on a entrepris de se débarrasser de l’homme, philosophiquement parlant. Michel Foucault, dans Les mots et choses, annonçait sa disparition, telle sur le rivage une image de sable. La mode était à «l’antihumanisme théorique» et Althusser, à l’époque gourou de la rue d’Ulm, reconstruisait un Marx de son invention, spécialiste des «procès sans sujet(s) ni fin(s)», un Marx créateur d’une nouvelle science, «la science de l’histoire», totalement opposé au «jeune Marx» humaniste. Dans un autre recoin d’une vie intellectuelle fertile en innovations baroques, Deleuze et son ami Guattari détruisaient notre petite cuisine familiale freudienne pour la remplacer par des branchements de «machines désirantes». Ce temps semble lointain, mais, pour une fois, la philosophie n’avait pas fait l’oiseau de Minerve qui ne s’envole qu’au crépuscule (Hegel), mais elle avait poussé le cri de la chouette quand le jour venait tout juste de se lever.

Mourir, un nouveau droit !

Lors d’un échange sur « les réseaux sociaux », à mon post dénonçant le projet de loi légalisant l’euthanasie, j’ai reçu de nombreuses répons...