Je ne suis pas sûr que le terme de prophétie convienne bien. Marx ne prévoit pas la venue du communisme comme les prophètes annonçaient celle du Messie. Il affirme qu’il décrit le mouvement réel, qui se déroule sous nos yeux, le mouvement par lequel s’accomplit l’expropriation du capital, à travers les fusions, les faillites et l’instauration d’oligopoles, la constitution de sociétés par actions, le rôle croissant des institutions financières et du crédit, etc. autant de moyens par lesquels le capital tend à dépasser les bornes étroites que fixe la propriété capitaliste des moyens de production. En même temps, la socialisation croissante de la production est un fait patent dont la « mondialisation » n’est qu’une des manifestations. La possibilité de donner « à chacun selon ses besoins » a montré sa réalité à grande échelle à travers les systèmes de protection sociale ; la gratuité ou la quasi-gratuité de toute une série de biens et de services est à portée de notre main dans de nombreux secteurs. Mais effectivement toutes ces tendances restent des tendances et aucune n’a conduit au renversement des rapports sociaux de production capitalistes. Elles n’en demeurent pas moins sous-jacentes à tous les développements sociaux contemporains. L’apparente résistance du mode de production capitaliste ne devrait pas trop nous impressionner. Conformément aux analyses de Marx, la prospérité repose sur une montagne de capitaux fictifs. La classe capitaliste proprement dite – et non les « fonctionnaires » grassement payés du capital – s’est rétrécie sévèrement et n’a plus qu’un rôle purement parasitaire. Le dynamique de l’accumulation du capital (« la valorisation de la valeur » ne pourra pas continuer éternellement. Pas plus qu’on ne pourra éternellement puiser dans les ressources naturelles détruites par un mode de production qui suppose un gaspillage croissant. Les historiens, sociologues, économistes, philosophes, qui ne croient pas que le capitalisme borne notre horizon historique sont de moins en moins isolés. Quelques décennies, tout au plus, voilà l’avenir du capitalisme sous les formes actuelles. Ensuite, ce sera peut-être mieux et peut-être pire.
2/ Le compromis fordiste puis la politique redistributive des trente glorieuses ont en quelque sorte acheté la paix sociale, en favorisant la réorientation réformiste des syndicats et en contribuant, ne fût-ce que maigrement, à un « embourgeoisement » du prolétariat traditionnel. Marx avait-il anticipé cette adaptation du capitalisme, qui a permis au système d’étouffer les ambitions révolutionnaires du prolétariat occidental ? La social-démocratie a-t-elle en définitive adouci le capitalisme – auquel cas un marxiste pourrait malgré tout déplorer sa disparition – ou n’a-t-elle été qu’un piège destiné à conforter l’économie libérale ?

Les politiques « redistributives » de l’État ne découlent pas savants calculs faits par les capitalistes. Elles sont le produit de la conjonction de deux mouvements : d’un côté les luttes ouvrières pour imposer des limitations légales à l’exploitation capitaliste (Marx expose tout cela avec un grande netteté dans le livre I du Capital) ; d’un autre côté la perception par une partie des classes dirigeantes que l’intervention de l’État et la mise en place d’un certain nombre de régulations étaient nécessaires pour sauver le mode de production capitaliste contre les appétits sans borne des capitalistes individuels eux-mêmes.
La social-démocratie était une organisation de défense des intérêts des ouvriers dans le cadre même du mode de production capitaliste. Elle a longtemps habillé cela d’une idéologie souvent quasi-religieuse, le marxisme (voir mon livre Le cauchemar de Marx). Mais cette social-démocratie-là n’existe plus, elle est partout à l’agonie, non pas parce qu’elle aurait « trahi » une espérance révolutionnaire à laquelle elle ne croyait plus depuis longtemps, mais parce qu’elle a renoncé même à défendre sa propre base sociale, pour miser sur les classes moyennes supérieures. Mais cette idée de réforme du capitalisme, de reconquête des droits sociaux, de régulation d’un capitalisme qui serait rendu moins inhumain n’a pas disparu. Podemos en Espagne,  La France insoumise, le mouvement Cinque Stelle en Italie ou les grands rassemblements derrière Bernie Sanders aux États-Unis incarnent parfaitement cette tentative de faire renaître quelque chose qui prendrait la place de la « vieille gauche » et de la défunte (ou presque) social-démocratie.

3/ Même si nous sommes loin du temps des mines, des hauts-fourneaux et des chaînes d’assemblage, les dernières décennies ont vu une montée endémique du stress et du taux de dépression en entreprise, ou encore de l’épuisement professionnel. Marx dénonçait à son époque l’aliénation par le travail. Sa pensée nous aide-t-elle à comprendre la crise actuelle du monde salarié, voire la déshumanisation qui en résulte ? Et l’ubérisation en marche aggravera-t-elle le phénomène d’aliénation, ou apportera-t-elle au contraire une certaine autonomie aux nouveaux auto­entrepreneurs ?

D’abord, il y a encore beaucoup de mines, de hauts-fourneaux et de chaînes d’assemblage. Foxconn, le principal producteur de téléphones portables, utilise massivement le travailleur manuel et emploie environ 1,2 millions d’ouvriers… Les terres rares de nos écrans tactiles, il faut aussi les extraire du sol. Il faut regarder le mode de production capitaliste globalement. En second lieu, l’organisation scientifique du travail a fait des « progrès » considérables. Le « toyotisme » pousse au paroxysme tous les traits du fordisme ; il s’agit de ne plus laisser une seconde de temps non utilisé directement. D’où effectivement les nouvelles maladies professionnelles. L’informatisation a permis de développer la surveillance et le « management par la terreur » s’est largement répandu. Des professions en « cols blancs » sont maintenant traitées comme les « cols bleus » et souvent pire. Enfin l’uberisation et le développement des auto-entrepreneurs ne sont des progrès que pour ceux qui ignorent tout de l’histoire. Ce sont des formes de travail à la tâche, un salariat déguisé, qui a tous les inconvénients du salariat sans en avoir les avantages. Un chauffeur « Uber » ou un auto-entrepreneur est l’équivalent exact de ce qu’étaient les canuts lyonnais en 1830. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les mouvements sociaux parmi les chauffeurs « Uber » portent souvent sur la requalification de leur contrat en contrat de travail salarial et plusieurs tribunaux américains leur ont donné satisfaction sur ce point.
La question du « travail aliéné » est donc plus que jamais une question poignante. Elle touche aussi partiellement les couches supérieures du salariat, cadres des entreprises, commerciaux, qui, s’ils ont de bons salaires, s’aperçoivent qu’ils font « des boulots de merde » et pour certains lâchent tout pour devenir maraîchers, bucherons, etc.
Bien que l’on amuse la galerie avec les questions sociétales, la question du travail est, selon moi, la question centrale des années à venir, tant du point de vue la lutte contre le chômage que du point de vue des formes du travail, du sens qu’il peut avoir dans la société d’aujourd’hui.

4/ Marx disait que les premiers grands capitalistes, au début de l’ère moderne, avaient bénéficié d’un processus d’« accumulation primitive » : autrement dit, ils s’étaient accaparés en masse des biens autrefois communaux – en particulier des terres agricoles –, qu’ils avaient donc privatisé afin d’en faire le socle de leur enrichissement futur. Or, on a vu émerger au cours de l’époque récente, en un laps de temps extrêmement bref, de richissimes milliardaires partis de presque rien, notamment dans le domaine de l’économie numérique. Ces enrichissements rapides ont-ils été rendus possibles par une nouvelle forme d’accumulation primitive, c’est-à-dire de privatisation des biens communaux ? Dans quels secteurs de l’économie contemporaine le phénomène d’accumulation primitive peut-il plus largement être observé ?

En matière d’accumulation primitive, les régimes prétendument « communistes » ont été particulièrement performants. Les oligarques russes et les milliardaires chinois ont fait main basse sur la propriété étatique et c’est une des dimensions importantes des transformations de ces régimes bureaucratique. En ce qui concerne les grandes entreprises du numérique, symbolisées par les GAFA, leur capitalisation fabuleuse est celle d’une économie de rente. Elles extorquent des redevances en situation de monopole ou de quasi-monopole. Mais elles n’ont vraiment rien créé par elles-mêmes, contrairement aux légendes colportées à ce sujet. Apple a fait sa fortune avec l’interface du Mac … inventée par l’Université de Palo Alto et « privatisée » par Steve Jobs qui a surtout été un génie des affaires. Les langages de programmation sont des logiciels libres, tout l’internet procède des travaux produits par des organismes publics (les universités américaines stimulées par le programme ARPANET du Pentagone) ; l’interface d’internet, HTM, a été créée par les chercheurs du CERN. Ensuite ces grandes entreprises passent des contrats d’exclusivité avec les États. Ainsi le contrat qui lie Microsoft au ministère de l’éducation nationale en France, ce qui étouffe toute la concurrence et notamment les entreprises françaises indépendantes qui s’étaient lancées sur le logiciel libre en direction de l’école… Bref, là encore, comme dirait l’Ecclésiaste, rien de nouveau sous le soleil. Le capitalisme moderne ressemble comme deux gouttes d’eau au capitalisme d’il y a deux ou trois siècles.
Il ne faut d’ailleurs pas se laisser éblouir par son vernis « high tech ». Le capitalisme d’aujourd’hui cherche à s’accaparer les biens rares de l’avenir, les terres et on assiste en Afrique aujourd’hui à grande échelle à un nouveau mouvement des « enclosures », et d’ailleurs ce mouvement existe aussi, à une moindre échelle, en France.

5/ Depuis les années quatre-vingt, avec les réformes de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher, nous avons assisté à une dérégulation outrancière du système économique mondial. Le nombre de milliardaires dans le monde a explosé, alors que, dans le même temps, le taux de croissance des grands pays industriels s’est réduit comme peau de chagrin, le chômage est devenu structurel, la proportion de travailleurs pauvres a fortement augmenté, les écarts de richesse sont remontés en flèche et les crises financières se sont succédé à un rythme répété, la plus violente ayant bien entendu découlé des subprimes. Malgré cela, un peu partout en Occident, les élections confortent les partis libéraux, et la gauche se retrouve très souvent en miettes. Pourquoi les pauvres ne se révoltent-ils pas ?

Il n’y a aucune raison « objective » à cette domination des partis que l’on appelle à tort libéraux (car ils bafouent tous les idéaux du  politique). Mais on doit comprendre que les rapports sociaux incluent des représentations du monde et de ces mêmes rapports sociaux. Marx montre tout cela génialement dans la première section du Capital, notamment dans le passage consacré au fétichisme de la marchandise. Les mécanismes de la soumission à l’ordre existant ont été l’objet d’analyses d’auteurs importants, mal compris à leur époque et inconnus aujourd’hui, comme Herbert Marcuse, dont L’homme unidimensionnel reste un ouvrage très éclairant pour aujourd’hui. « Les hommes combattent pour leur servitude, comme s’il s’agissait de leur salut » disait Spinoza. Rien de plus désespérant quand nous voyons des centaines de millions de déshérités proclamer leur soumission (islam) à des tyrannies religieuses assises sur des fortunes colossales.
En vérité, il n’y a pas de « dynamique objective » du capitalisme qui produirait des révoltes se transformant en révolution. Pour renverser le capitalisme, il faut aussi une transformation  et intellectuelle de la  toute entière, ainsi que le disait Gramsci.

6/ La désertification industrielle de nos contrées a mis un terme au monde ouvrier traditionnel, désormais relégué dans la France périphérique des chômeurs et des intérimaires, majoritairement acquise au Front national ou à l’abstention. La culture prolétarienne en tant que telle a cessé d’exister. Les « quartiers populaires » ne désignent plus d’ailleurs les quartiers ouvriers, qui ont plus ou moins disparu, mais les zones de banlieues où se concentrent d’importantes quantités de citoyens immigrés et mal intégrés, très peu politisés. Dès lors, la lutte des classes a-t-elle encore un sens ? Quelle catégorie de population peut s’opposer au « patronat », lui-même réincarné sous les traits nébuleux de l’actionnaire anonyme ?

La « lutte de classes » n’est ni une donnée sociologique ni une donnée purement politique. L’identification de la gauche à la classe ouvrière et aux autres classes salariées a tout obscurci. La « lutte de classes », c’est ce qui s’organise autour du rapport capitaliste, la transformation de la force de travail en marchandise dont la consommation non seulement renouvelle la valeur de cette marchandise très particulière mais encore produit une valeur additionnelle. Les formes qui expriment la conscience de ce rapport peuvent être très variées, mais on a perdu l’habitude de les reconnaître. Par exemple quand se développe l’hostilité envers les immigrés, particulièrement chez les travailleurs (on a bien vu ça en Italie aux dernières élections), c’est d’abord parce que l’immigré est perçu comme celui qui vient faire une concurrence déloyale au travailleur « national » et donc va fragiliser sa position face au capitaliste. Les « belles âmes » qui ne sont jamais confrontées à cette situation vont faire la  à ces « salauds de pauvres » et dénoncer les « populistes ». Mais c’est encore la lutte des classes qui s’exprime ! Comme c’est encore la lutte des classes qui s’exprime dans la colère des Français des banlieues étudiés par Christophe Guilly.
Le problème est de transformer ce qui est seulement réactif en un mouvement actif qui ne va pas se dresser contre quelques boucs émissaires (les « deux cents familles ») mais peut transformer la situation réelle en faisant prévaloir les intérêts du « peuple » (ceux d’en bas) contre le « grands » (ceux qui veulent gouverner) pour reprendre la problématique machiavélienne. Et ça, ça peut prendre beaucoup de formes différentes : une ville qui soutient les grévistes d’une usine menacée, la lutte contre la fermeture d’une gare, l’organisation de coopératives de producteurs, l’organisation de crèches collectives mutualistes, etc. On ne fait pas assez attention à tous ces petits ruisseaux qui pourraient bien faire une grande rivière.

7/ La révolte contre le capitalisme, si elle a toujours la moindre chance d’éclater, viendra-t-elle de l’Occident ou des autres parties du monde ? Après avoir été le moteur de l’histoire pendant plusieurs siècles, pour le meilleur et pour le pire, ne sommes-nous pas devenues les nations du monde d’hier ?

Le capital fait son tour du monde. En Asie et notamment en Chine, il y a d’intenses luttes de classes qui aboutissent à l’élévation du salaire et du coup le prochain continent c’est l’Afrique. Mais après, il n’y a plus rien ! L’Antarctique a sans doute des ressources à exploiter mais pas de force de travail humaine. Quelques décennies ; mais il faudra bien régler les comptes un jour.

8/ Les détracteurs de Marx lui reprochent souvent d’avoir donné une vision trop optimiste de l’industrie et des progrès de la technique. On ne peut assurément pas le considérer comme un précurseur de l’écologie ! Y a-t-il néanmoins chez Marx des éléments qui permettent d’analyser la crise écologique de notre temps ?

Évidemment, Marx n’est pas un « écologiste ». Engels prêtera une grande attention aux travaux du père de l’écologie, Ernst Haeckel. Mais il y a chez Marx une grande attention à l’épouvantable destruction du milieu naturel que produit le développement du mode de production capitaliste. Le capital détruit les deux sources de la richesse que sont la terre et le travail, dit-il. Et dans son esprit, le communisme, c’est aussi une manière économique – c’est-à-dire en minimisant la dépense d’énergie – de régler les rapports entre l’homme et la nature. Même s’il y a chez Marx un intérêt et même une vraie fascination pour le machinisme dont il est le premier grand analyste, les menaces qui pèsent sur notre écoumène peuvent être clairement comprise en repartant des analyses de Marx.

9/ La robotisation risque de provoquer le déclassement de nombreux travailleurs dans le monde et menace même la main-d’œuvre bon marché des pays émergents : c’est ce que Marx appelait la domination du « travail mort » sur le « travail vivant ». Pourtant, si le travail se fait de plus en plus rare, que les pauvres sont de plus en plus nombreux et qu’ils deviennent de plus en plus pauvres, qui continuera d’acheter les produits fabriqués par les machines, et comment les riches feront-ils pour rester riches ?

Contradiction mortelle du mode de production capitaliste ! Au moment où le travail pourrait se faire « plus rare », le capital est plus avide que jamais de travail vivant : allongement de la semaine de travail, mise en cause des 35 heures, élévation de l’âge de départ à la retraite, etc. Ce qui intéresse le capital, c’est le travail gratis et il n’y que la force de travail humaine qui peut produire du travail gratis. Les machines par elles-mêmes ne produisent jamais plus de valeur que ce qu’elles ont coûté. Un mode de production entièrement automatisé ne produirait aucune plus-value !

10/ Le communisme est-il toujours une option valable ? Sinon, quelle alternative proposer contre le capitalisme, si tant est qu’un autre régime soit seulement possible ou souhaitable ? 

Dans mon Introduction à la pensée de Marx (Le Seuil, 2018), je souligne dans le chapitre conclusif : « nous n’avons pas moins mais plus de raisons que Marx de penser que le mode de production capitaliste est historiquement condamné. À quoi cédera-t-il la place ? Le pire reste possible. Mais précisément, avec Marx, nous devons nous rappeler que les hommes font eux-mêmes leur propre histoire. » C’est pourquoi il n’y a pas de tâche plus urgente que de repenser un « communisme » qui n’aura rien à voir ni de près ni de loin avec les systèmes bureaucratiques collectivistes. Un communisme qui ne fera pas table rase du passé mais s’appuiera au contraire sur tout ce que notre histoire nous a légué. Le communisme, c’est d’abord faire prévaloir le bien commun. Ce bien commun, c’est d’abord tout ce que nous procure la vie communautaire, la vie dans une cité comme le disait Aristote. C’est donc partager l’usage de biens qui ne peuvent être appropriables de manière privative : la santé, l’éducation, la jouissance de la culture, les possibilités offertes pour accomplir ce que nous pensons être une vie bonne. C’est aussi nous protéger contre les maux publics que sont la pollution, la dégradation de l’environnement et le délabrement des conditions mêmes de la vie humaine sur cette planète limitée qui est la nôtre. Le bien commun ne peut être garanti que par l’action politique, de bas en haut (en bas, il y a la commune !). Un communisme donc sans dépérissement de l’État (voilà la grosse différence avec Marx), mais avec un État protégeant les individus contre la domination – ce qui est la définition même du républicanisme. Un communisme qui ne renoncera aux utopies, mais s’en tiendra à cette « décence commune » dont parlait Orwell.


Note à l'intention des chasseurs de sorcières: les "antifa" professionnels ne manquent pas dénoncer cet entretien accordé à la "revue d'extrême-droite" "Éléments". Si Éléments se veut une revue d'idées "pour la civilisation européenne", c'est aussi une revue ouverte au dialogue des idées, bien loin du sectarisme qui est d'autant plus virulent "à gauche" que tous les idéaux de la gauche ont jetés par-dessus bord. Mon interviewer, Thibault Isabel, quant à lui se réclame de Proudhon, défend le principe de tolérance et un certain multiculturalisme que je suis loin de partager mais qu'on ne peut surtout pas qualifier d'idéologie d'extrême-droite (voir ses différents ouvrage). C'est aussi dans Éléments et dans Krisis qu'on trouvera de bonnes défenses des travaux du regretté Costanzo Preve.