mardi 25 mars 2025

Sur l'humanisme (II): Antiquité de l’humanisme

Zénon de Kition

La sagesse des Anciens n’est plus, au mieux, qu’un objet d’études pour érudits définitivement dépassés par le mouvement de l’histoire quand il ne s’agit pas d’horribles nostalgiques du patriarcat blanc dont tous les auteurs anciens seraient des archétypes. Le jeunisme est l’attitude la plus généralement défendue dans une époque où le progrès est incontesté et incontestable. Le progressiste est l’homme qui vous dit : avant ne vaut plus rien et ce sera bien mieux après. Selon une anecdote célèbre, Thalès, scrutant les étoiles ne regardait pas où il mettait les pieds et tomba dans un puits. Le progressiste, semblable à Thalès, ne regarde pas à ses pieds et tombe proprement dans un trou après avoir crié « on n’arrête pas le progrès ».

lundi 24 mars 2025

Sur l'humanisme (I) Introduction

Introduction


Dans les années 1960 et 1970, on a entrepris de se débarrasser de l’homme, philosophiquement parlant. Michel Foucault, dans Les mots et choses, annonçait sa disparition, telle sur le rivage une image de sable. La mode était à «l’antihumanisme théorique» et Althusser, à l’époque gourou de la rue d’Ulm, reconstruisait un Marx de son invention, spécialiste des «procès sans sujet(s) ni fin(s)», un Marx créateur d’une nouvelle science, «la science de l’histoire», totalement opposé au «jeune Marx» humaniste. Dans un autre recoin d’une vie intellectuelle fertile en innovations baroques, Deleuze et son ami Guattari détruisaient notre petite cuisine familiale freudienne pour la remplacer par des branchements de «machines désirantes». Ce temps semble lointain, mais, pour une fois, la philosophie n’avait pas fait l’oiseau de Minerve qui ne s’envole qu’au crépuscule (Hegel), mais elle avait poussé le cri de la chouette quand le jour venait tout juste de se lever.

samedi 8 mars 2025

La négation de l’humain


 Si nous voulons comprendre comment les humains, capables d’entendre le message de Confucius, de Bouddha, d’Aristote ou du Christ, sont aussi capables du pire, au point de faire douter de cette espèce humaine si fière d’elle-même, alors nous devons rentrer dans les méandres de la tragédie humaine et restituer, à grands traits, le processus qui conduit à la perte de l’humanité de l’homme.

L’abus de droit et de droits nuit gravement à la santé

On est en train de voter une loi pour le droit à mourir, ou plus exactement pour le droit d’être tué par une âme compatissante. On a mis en ...