Rien à dire sur le projet. Encore que la confusion de la métaphysique et de l'ontologie soit assez discutable.
Le livre démarre lentement selon la mode des tableaux de la philosophie contemporaine, une mode qui permet de produire des papiers pour les magazines à défaut de penser. C'est aussi un moyen de régler quelques comptes ici et là. Je passe sur le démolissage de ce malheureux Habermas, réalisé au moyen de quelques collages de citations prises ici et là et sans que l'accusé ait les moyens de se défendre.
Mais les choses se gâtent sérieusement en page 103. Il s'agit de réfuter l'idée selon laquelle Hegel aurait accompli la métaphysique. Pourquoi pas? Mais Nef a des arguments qui frappent: "Le maquillage de Hegel en libéral anglais ne peut faire oublier que c'est le penseur de l'Etat total, rouge, brun ou même bleu-blanc-rouge(26) que l'on souhaite le renverser ou (Lénine) ou l'appliquer (G.Gentile). Sa pensée et sa dialectique trop subtiles ont servi à couvrir du voile pudique de la logique les monstruosités les plus inouïes." Et ainsi de suite.
Quel rapport avec le sujet? Aucun évidemment. Ce Nef qui prétend philosopher utilise un bas procédé de polémique politicienne pour disqualifier Hegel. Remarquons que le nazisme avéré, lui, de Heidegger, ne gêne pas une minute le redresseur de torts. Mais passons. Mettre dans le même sac ceux qui veulent renverser l'Etat et ceux qui veulent l'accomplir, c'est bizarre pour quelqu'un qui ne veut pas d'une dialectique "trop subtile". Mais surtout, il n'y a pas l'ombre du commencement d'une explication à l'appui de cette attaque vile contre Hegel, pas le début d'une argumentation. Bref, de la philosophie avariée.
Mais les vilenies de ce monsieur ne s'arrêtent pas là, car le rouge et le brun comme totalitarisme, passe encore. Mais pourquoi y ajouter le bleu-blanc-rouge? Pour ce Nef, il n'y a donc pas de différence entre le régime nazi et la République? C'est en tout cas ce que la note (26) donne à croire. On y apprend en effet que le hégélianisme est "une des sources du républicanisme de droite" et qu'il fait partie "du fond commun d'idées qui justifie l'enseignement de la philosophie avant l'université, vu lui-même comme un rempart de la République." Et Nef de citer un article de Bernard Bourgeois publié par L'enseignement philosophique, la revue de l'APPEP.
La boucle est bouclée: la métaphysique on passe à Hegel, de Hegel aux nazis, des nazis aux Républicains et, de là, à la philosophie en terminale. Voilà le genre de saloperie que peut commettre un "directeur d'étude à l'école pratique des hautes études en sciences sociales".
J'ai abandonné ces 969 pages restantes à leur triste tort. Il y a tant de livres à livre écrits par des auteurs honnêtes...
Le livre démarre lentement selon la mode des tableaux de la philosophie contemporaine, une mode qui permet de produire des papiers pour les magazines à défaut de penser. C'est aussi un moyen de régler quelques comptes ici et là. Je passe sur le démolissage de ce malheureux Habermas, réalisé au moyen de quelques collages de citations prises ici et là et sans que l'accusé ait les moyens de se défendre.
Mais les choses se gâtent sérieusement en page 103. Il s'agit de réfuter l'idée selon laquelle Hegel aurait accompli la métaphysique. Pourquoi pas? Mais Nef a des arguments qui frappent: "Le maquillage de Hegel en libéral anglais ne peut faire oublier que c'est le penseur de l'Etat total, rouge, brun ou même bleu-blanc-rouge(26) que l'on souhaite le renverser ou (Lénine) ou l'appliquer (G.Gentile). Sa pensée et sa dialectique trop subtiles ont servi à couvrir du voile pudique de la logique les monstruosités les plus inouïes." Et ainsi de suite.
Quel rapport avec le sujet? Aucun évidemment. Ce Nef qui prétend philosopher utilise un bas procédé de polémique politicienne pour disqualifier Hegel. Remarquons que le nazisme avéré, lui, de Heidegger, ne gêne pas une minute le redresseur de torts. Mais passons. Mettre dans le même sac ceux qui veulent renverser l'Etat et ceux qui veulent l'accomplir, c'est bizarre pour quelqu'un qui ne veut pas d'une dialectique "trop subtile". Mais surtout, il n'y a pas l'ombre du commencement d'une explication à l'appui de cette attaque vile contre Hegel, pas le début d'une argumentation. Bref, de la philosophie avariée.
Mais les vilenies de ce monsieur ne s'arrêtent pas là, car le rouge et le brun comme totalitarisme, passe encore. Mais pourquoi y ajouter le bleu-blanc-rouge? Pour ce Nef, il n'y a donc pas de différence entre le régime nazi et la République? C'est en tout cas ce que la note (26) donne à croire. On y apprend en effet que le hégélianisme est "une des sources du républicanisme de droite" et qu'il fait partie "du fond commun d'idées qui justifie l'enseignement de la philosophie avant l'université, vu lui-même comme un rempart de la République." Et Nef de citer un article de Bernard Bourgeois publié par L'enseignement philosophique, la revue de l'APPEP.
La boucle est bouclée: la métaphysique on passe à Hegel, de Hegel aux nazis, des nazis aux Républicains et, de là, à la philosophie en terminale. Voilà le genre de saloperie que peut commettre un "directeur d'étude à l'école pratique des hautes études en sciences sociales".
J'ai abandonné ces 969 pages restantes à leur triste tort. Il y a tant de livres à livre écrits par des auteurs honnêtes...